Nous somme arrivés en Bretagne après un voyage assez fatigant. Le manque de sommeil, le stress, la course partout et par dessus le marché les embouteillages monstres m'ont lessivés. Le petit a été adorable! il a passé tout le voyage sur les genoux de ma fille qui en est totalement gaga, j'ai préféré le séparer des autres chiens par pure précaution. Le petit a l'air assez dominant et il n'a peur de rien. La veille au soir tout le monde s'y est mis afin de lui trouver un prénom, ma fille préférait Schoubaka et moi Picasso ou Dali et finalement la décision est tombée: Ce serait Picasso.
Dès notre arrivée, le petit est à nouveau passé au bain, mais rien à faire l'odeur trop incrustée dans son poil ne faisait que s'amplifier, il fallait vraiment le tondre... 
Il a été totalement rasé, à part la tête et j'ai eu droit à toutes les morsures possibles, je me suis rendue compte que Picasso avait un caractère bien trempé, ce n'était pas une mince affaire. A chaque fois, qu'il me mordait, il recevait une petite tape sur le museau avec un "non" bien accentué et coléreux afin qu'il comprenne qu'il ne devait plus mordre. Il avait peur, il tremblait, et plus j'avançais dans la tonte plus je remarquais son petit corps tout frêle et maigre. On voyait tous ses os, j'avais de la peine pour lui, je lui parlais avec douceur, plein de bisous et des caresses afin de le mettre en confiance. Pauvre petit bouchon! Après une tonte plus ou moins chaotique, il est passé par deux shampoings, il a dû me maudire ce jour là! Mes enfants et moi avons décidé d'attendre la repousse d'un minimum de poils afin de le sortir en promenade. Il était tellement dans un sale état physique que je craignais le regard accusateur des gens et là, ça se serait mal passé. De plus la location de la maison était prévue pour une famille de 3 personnes et 6 chiens et, là, je débarquais avec un 7e. Dieu merci, les propriétaires ont été très compréhensifs et je les remercie encore du fond du coeur. 
Les autres toutous, tellement curieux, l'avaient immédiatement accepté, contrairement à lui qui montrait les crocs à chaque occasion, pas un seul n'y a échappé, heureusement avec le temps, en apprenant à les connaître il a fini par se calmer. Par contre, dans la maison voisine, un cocker, Caramel, n'avait aucune chance de sympathiser avec lui, alors qu'avec les autres, aucun soucis. Picasso a la sale manie de sauter et d'aboyer comme un fou envers un autre chien. Lorsque je suis près de lui, il se calme mais une fois loin, c'est la folie. Pour son gabarit de minus, il peut se transformer en véritable teigne à 4 pattes envers ses congénères. Avec les jours, je me rendais compte qu'il était propre, qu'il savait marcher en laisse et en lui lançant un jouet il me le déposait à mes pieds. J'avais la preuve qu'il avait reçu une base d'éducation, malheureusement, sa véritable histoire, je ne la connaîtrais sans doute jamais. 
Avec les jours, il s'habituait, tout le monde y mettait du sien afin que toute cohabitation se passe le plus normalement possible. Il dormait avec ses "copains", à part les nuits, où je le prenais au pied de mon lit, il partageait les gamelles. Tout doucement, il se sociabilisait. Je les laissais faire, tout en observant de loin et, je dois dire assez rapidement, j'ai pu sortir et les laisser seuls sans trop d'appréhension. Tout se passait bien!
C'est seulement à la fin de nos vacances, que j'ai sorti Picasso en ballade avec nous, aux yeux de tous, et... il a visité le Mont Saint-Michel en compagnie de notre chérie Caline. Toute une belle journée à nos côtés, à gambader, le pied! 